Omnisens est allé à la rencontre de Julien WOSNITZA, le fondateur de l'association Wings Of The Ocean, qui a pour but de dépolluer les océans. Il nous parle de son incroyable projet et ses futures missions à bord du Kraken.

  

Julien WOSNITZA, fondateur de Wing of The Ocean

  

Omnisens : Julien tu as créé l’association Wings of The Ocean en 2018. Comment est née cette l’idée ? As-tu été inspiré par une personne en particulier ou un évènement ?

  

Julien WOSNITZA : En fait je travaillais à l’époque pour Sea Sheperd, ONG qui lutte activement pour la défense de l’écosystème marin C’est à cette occasion que j’ai rencontré Sébastien FAU, alors capitaine de marine marchande. On s’est dit au début qu’on pourrait récupérer un petit bateau pour aller récupérer du plastique et on est tombé finalement sur le Pedro Donker, un 3 mats de 45 m ! On est donc parti sur ce bateau qui est devenu par la suite le Kraken !

  

Omnisens : Combien de personnes t’accompagnent sur ce projet ? Ce sont des salariés ou tous des bénévoles ?

  

Julien WOSNITZA : Sur le bateau nous sommes 31 personnes et 3-4 personnes à terre qui nous accompagnent. Il y a bien sûr beaucoup de bénévoles mais l’objectif cette année est de trouver le moyen d’augmenter le nombre de salariés grâce aux dons des entreprises. Un smic à l’année coûte grosso modo 20 K€ donc à chaque pallier de 20 K€ je peux salarier une personne supplémentaire Nous avons actuellement en salarié Julie BAUDILLON notre Directrice Générale Victor JANJIC, anciennement salarié en charge de la communication a quant à lui décidé de nous accompagner différemment en tournant un documentaire sur le bateau après avoir monté sa boite de production.

  

Omnisens : Vous avez prévu de prendre la mer prochainement pour mener à bien une nouvelle mission? Peux-tu nous en dire un peu plus ? et de quels moyens disposent tu ?

  

Julien WOSNITZA : Actuellement nous attendons une fenêtre météo plus favorable et nous partons avec le Kraken pour une première étape à Gibraltar en naviguant à la voile avec l’objectif d’aller ensuite faire de la dépollution sur des petits iles désertent entre Madère, les Canaries et les Açores, là ou d’autres bateaux ne peuvent aller.

  

Le Kraken

  

C’est une mission qui va durer plusieurs mois jusqu’à mi-juin. Nous disposons également de deux autres bateaux Le St Amour (24m) basé sur l’Etang de Berre près de Marseille qui est le 2ème plus grand lac salé d’Europe (15 000 ha). Durant 6 à 7 mois avec une équipe de 10-15 personnes, nous allons organiser des dépollutions mais aussi de la sensibilisation auprès des centres aérés, des écoles. Le 3éme Bateau est l’Amadeus. Il nous a été confié pour un programme en France en Aout et Septembre le long du littoral français. Nous pouvons réaliser ces missions grâce aux dons de Mécènes mais nous comptons surtout sur le soutien des entreprises qui nous aident à financer ces projets avec des dons allant aussi bien de 1 000 € par an que 30 000 € mais je cherche encore LA société qui pourra m’accompagner pour un financement à hauteur de 200 K€ annuel de manière à être plus tranquille pour mener à bien ces missions. C’est encore complexe à trouver mais maintenant que l’association a un peu plus d’ampleur avec des antennes locales un peu partout en France, j’ai bon espoir que l’on devienne assez vite une association référente dans la dépollution. On pourra ainsi lever des fonds plus facilement.

  

Omnisens : Il existe pas mal d’associations qui partagent vos valeurs et ce type de projets. Vous arrive-t-il chez Wings of The Ocean de collaborer avec elles ?

  

Julien WOSNITZA : Je fais vraiment la différence entre des associations « bull shit » qui n’ont d’engagement écolo que leur nom (ou qui ne veulent rien partager) et d’autres associations comme Plastic Odyssée, la Surfrider Foundation, Clean my Calanques avec lesquels nous collaborons souvent autour d’action communes comme Decacleanup, gros évènements organisé dans le Nord de la France On essaye d’avoir une certaine rationalité avec les sous qu’on rapporte et le pastique d’on ramasse avec un seul objectif commun qui est de participer TOUS à la dépollution

  

Omnisens : Parlons dépollution justement et plastique ! LA question que l’on peut tous se poser : Combien de temps met un plastique pour disparaitre ?

  

Julien WOSNITZA : Le plastique ne se biodégrade pas. Il se fragmente en micro plastiques puis en nano plastiques et c’est bien ça le problème ! les nano plastiques s’évaporent avec l’eau et c’est par la pluie que ces nano plastiques retombent sur terre et dans les océans partout sur la planète.

  

Omnisens : Cette pollution a donc un impact aussi directement sur la santé puisqu’on peut ingérer directement du plastique en quelque sorte notamment quand on mange du poisson par exemple ?

  

Julien WOSNITZA : Bien sûr… si tu manges du poisson ! (rire) mais le bateau de Wings of the Ocean est végétarien et nous récupérons aussi le plastique pour préserver les poissons En dehors de ça même si tu ne manges pas de poisson tu ingères forcément du plastique autrement !

  

Omnisens : Comment une société comme Omnisens peut-elle vous aider dans votre engagement ? Est-ce qu’on peut être utile dans des actions que vous menez comme la dépollution des plages ou d’autres évènements ?

  

Julien WOSNITZA : Carrément ! j’ai souvent ce type de question de la part de sociétés qui nous soutiennent. On a la volonté de créer des antennes locales et les entreprises partenaires peuvent aussi y contribuer en organisant pourquoi pas 3 évènements par an (dépollution, sensibilisation dans les écoles ..) Wings of the Ocean peut co-brander l’opération en fournissant une plaquette avec la charte de Wings of The Ocean ainsi que tout le matériel et le protocole nécessaire. L’intérêt c’est d’augmenter les « depol’ » (dépollution) organisées par Wings of the Ocean dont l’objectif en 2021 est d’en faire 150 en propre entre les missions des bateaux et des différentes antennes locales Un petit coup de main est toujours le bienvenue !

  

En quelques chiffres...